Pourquoi Mamie, parce que…
Vous est-il déjà arrivé d’avoir une discussion avec un petit enfant de 3 ans qui vous demande : Pourquoi et que la seule réponse que vous pouvez lui apporter est : parce que.
Un vrai casse-tête ! N’est-ce pas ?
Il y a quelques jours j’étais avec ma petite fille Mila, qui a trois ans. Nous étions dans le jardin, et Sissi la petite reine de la maison (c’est ma minette) est venue nous rejoindre.
Mila a été toujours dingue de Sissi, donc dès qu’elle l’a aperçu, elle s’est précipitée vers elle pour la caresser. Et brusquement elle a stoppé son geste, l’a regardé, puis me fixant de ses yeux grands yeux coquins, m’a demandé :
– Pourquoi Sissi a un gros ventre ?
Bon premier pourquoi… et ma réponse a été tout simplement :
- Elle va avoir des bébés
Et Mila d’enchainer avec un nouveau pourquoi ?
Donc là la situation commençait à se corser. Pourquoi Sissi allait avoir des bébés ? Que répondre ?
Parce que c’est la nature… Non, je savais que ce petit ange ne saurait se satisfaire de cette réponse. Donc après quelques instants de réflexion interrompus par des : Mamie pourquoi ? Je lui ai répondu : elle va être maman…
Ah ! mais pourquoi ? Mila ne lâchait pas et voulait tout comprendre
Et moi de bredouiller des bens Euh… Enfin j’avoue que je ne savais pas quoi lui répondre, et j’ai fini par lui lâcher enfin plutôt lui répéter :
– Elle a des bébés dans son ventre et bientôt elle sera maman.
Ouf ! cette réponse semblait lui convenir, mais j’avais sous-estimé cette petite bonne femme coriace et entêtée !
- Il est où le papa ?
Et oui pour Mila c’est simple, il y a une maman, des bébés, et un papa ! C’est sa réalité d’enfant !
Quoi dire à cette petite fille sur le papa, qui était parti, cela devenait trop compliqué, je ne voulais pas lui mettre dans la tête que les papas parfois partaient alors pour me sauver de ses « pourquoi » je lui ai répondu parce que… et je l’ai reconduite à son papa, qui a pris mon relais avec les pourquoi de Mila…
Une belle leçon que venait de me donner ma petite fille !
Parfois au pourquoi la seule réponse qui nous apparait est : parce que, et si nous nous entêtons à chercher un pourquoi qui n’a pas vraiment de réponse, nous nous enchainons à une situation, du passé, et nous risquons de passer le reste de notre vie à chercher une solution éphémère et à tourner en rond.
Le pourquoi est une véritable prison, qui nous enferme dans la non libération et dans notre incapacité à lâcher prise.
Imaginez le pourquoi comme un gros lien fixé dans votre dos et qui à chaque fois que vous souhaitez connaître la cause de votre mal être de l’instant vous ramène dans le passé. A cet instant vous ramenez dans votre présent toute la souffrance non digérée du passé, et vous créer encore et encore une boucle qui vous dévore et vous met sur le bas-côté de la vie.
Nous vivons chaque jour des situations, que nous ne comprenons pas, que nous trouvons injustes, mais ont-elles une réelle cause, que nous pouvons expliquer à notre niveau de conscience en tant qu’être humain.
Prenons la mort d’un être cher, nous pouvons sans cesse nous répéter pourquoi… Qu’allons-nous obtenir ? Le risque de nous imputer la responsabilité parfois même la culpabilité en récréant un avant du départ par des pourquoi je n’ai pas été plus présent(e), pourquoi je ne lui ai pas démonté la place importante qu’il tenait dans mon corps, pourquoi je n’ai pas été à ses côtés, pourquoi, pourquoi…
Nous pouvons ainsi nous flageller toute une vie, en nous demandant pourquoi je n’ai pas fait ceci, cela mais tous ces pourquoi ne changeront pas l’événement. Notre cher disparu ne reviendra pas, nous pouvons seulement accepter sa disparition et continuer notre vie, en intégrant ce que ce départ nous a enseigné et en évitant de reproduire dans l’avenir tout ce dont nous nous sentons responsable.
Nous ne sommes pas venus pour souffrir indéfiniment au travers nos expériences, nous sommes présents pour mettre en lumière toutes ces facettes de notre être qui restent dans la souffrance et nous permettent de nous aimer dans notre globalité.
Les pourquoi sont bien souvent des voies sans issue qui nous maintiennent dans les ressentiments, dans les colères, dans les culpabilités qui nous empêchent de voir les magnifiques choses qui sont autour de nous, comme si nous voulions nous punir…
Les pourquoi entrainent d’autres pourquoi et nous éloignent du véritable être de cœur que nous sommes.
Alors si maintenant nous décidions, de lâcher le pourquoi, si nous décidions de regarder ce passé à qui nous imputons la cause de nos maux du jour, et que nous nous posions la question :
- Qu’ai-je à apprendre de tout cela ?
Et si aujourd’hui, nous regardions les après-événements, ce qu’ils nous ont permis de changer dans notre vie.
Ne sont-ils pas la cause de cette envie, ce besoin d’aller au plus profond de nous débusquer les souffrances étouffées pour enfin respirer la vie, ce qu’ils nous ont permis de nous plonger au plus profond de nous, pour nous autoriser enfin à être ce que nous voulons être. Est-ce que la réponse au pourquoi j’ai vécu tout cela, serait :
- Pour nous permettre de prendre conscience que nous sommes de magnifiques êtres divins et que toutes ces expériences sont venues nous montrer nos blessures, nous en libérer et laisser notre être divin éclairer les autres par l’amour inconditionnel et ainsi apaiser leur souffrance.
bon jour.
cette discussion je l’ai eue avec une petite fille d’environ 5 ou 6 ans à l’époque où j’étais monitrice dans un centre de loisirs. j’étais harcelée de « et pourquoi…. ? ». à chaque base de réponse de ma part elle enchainait « et pourquoi…. ? » et puis au bout d’un moment j’ai fini par lui dire « et parce que » ni plus ni moins. cette petite fille n’a plus rien demandé. elle est partie dans ses activités du moment souriante et satisfaite. depuis ce jour mémorable j’ai compris qu’il n’y a pas forcément besoin d’obtenir des réponses précises à ce « pourquoi ? ». ce qui m’a bien aidée lorsque je suis devenue maman pour répondre aux question de ma fille.
merci pour ce texte inspirant.
belle et lumineuse journée.
Bonjour Emmanuelle,
Merci d’avoir pris le temps de lire ce texte et de ton commentaire qui rejoint l’idée que parfois le pourquoi n’a pas de réponse…
Belle journée
Merci pour ce merveilleux texte, qui me rappelle combien je me suis trouvée avec ma fille et mon fils devant ces pourquoi et qu’effectivement à la fin nous ne pouvons répondre que parce que pour mettre un terme à une discussion qui n’aurait pas de fin.
Ce sont de beaux souvenirs, lorsque l’on prend de l’âge, car pour moi il est difficile de les avoir avec mes petits enfants car ils parlent anglais et le français n’est pas assez fluide pour eux.
Merci à toi de me lire, et de tout cet amour que je lis. Belle et douce journée